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Le gène Extension, noté E, compte  trois allèles :


- L’allèle sauvage dominant, E+ qui ne modifie pas la robe de base


- L’allèle récessif e résultant d’une mutation et produisant la couleur ambre du Norvégien par l’allongement des bandes de phaeomélanine - celles-ci constituent les bandes claires liées à l’apparence « tigrée » des robes tabby, mais sont également présentes, en moindre quantité, à la base des poils unis.

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- L'allèle récessif er, similaire à e, donnant la robe russet du Burmese. Sa relation de dominance avec e est inconnue du fait de l'exclusivité de ces allèles à leurs races respectives. 

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Le gène E fait partie des gènes pour lesquels un test ADN est disponible afin de s’assurer du génotype d’un reproducteur en particulier. La combinaison de e avec l’allèle de dilution donne de l’ambre clair et du russet clair pour er, alors que la présence du gène O (robes red et crème) les rend muets et ne leur permet pas de s’exprimer, excepté sur les parties non rousses des tortie. D'autre part, e et er sont compatibles avec le gène I.

 

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L'ambre

Le phénotype particulier de la robe ambre a donné lieu à de nombreuses hypothèses quant à sa nature. Exclusive au Norvégien, elle a cependant la particularité de n’être, en théorie, liée à aucun croisement : la mutation se serait produite de façon tout à fait naturelle au sein de la race, contrairement à ce que supposaient les premières théories sur le sujet. On pensait alors que les premières portées de chatons ambre, nées au début des années 1990 pouvaient, entre autres, être issues de croisement avec des races comptant l’allèle chocolat, cinnamon, golden ou ticked dans leur patrimoine génétique, ou encore découler d’une surproduction de rufus, ces zones tirant sur le fauve chez le tabby. Les mariages test peu concluants - aucun chaton ambre n’est né de mariage avec un chat de l’une de ces couleurs - sont intervenus en faveur de l’existence d’un gène entièrement indépendant et jusque-là inconnu, ce qui a été confirmé et a abouti à la commercialisation d’un test ADN en 2010.

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Doradoll du gang des Burgondes, Norvégienne ambre mackerel tabby - Clarisse Vinot

 


Aujourd’hui encore, l’allèle e en tant que tel n’est documenté que chez le Norvégien et n’est autorisé dans aucune autre race par le LOOF, et n’aurait donc pas vocation à être introduit volontairement dans d’autres races. Il est, en revanche, question d’une mutation similaire chez le Sibérien et, de façon moindre, chez le British, certains chats particulièrement « miel » pouvant évoquer l’ambre. Ces chats seraient néanmoins négatifs au test portant sur le locus E, d’où les théories en faveur d’une mutation supplémentaire. Le débat concerne plus particulièrement certains Sibériens enregistrés comme golden tabby.


Malgré ses similitudes avec le golden, l’ambre tire plutôt plus sur le « miel » que sur le « poussin doré » du golden. Les rayures paraissent brun clair à roux foncé sur un fond de miel clair. Du fait de l'allongement des bandes de phaeomélanine, le "blanc" du menton caractéristique des chats tabby paraît remonter jusqu'à mi-chemin entre la truffe et les yeux : la couleur miel s'arrête à quelques centimètres au-dessus de la truffe. Certains chats présenteront cependant moins cet effet. 

Il se permet même une autre  petite coquetterie : comme l’ambre est évolutif, le chaton ne naît pas avec sa couleur définitive et n’est ainsi pas systématiquement identifié comme tel. Il ressemble à un tabby classique, puis avec la progression de l’extension des bandes de phaeomélanine, la robe se modifie pour prendre cette teinte miel caractéristique. L’évolution concerne aussi bien les motifs tabby que les parties plus claires les délimitant. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Chatons du Gang des Burgondes à 1 jour - Notez la couleur encore relativement froide

 

 

Chez l’ambre clair (dilué), la couleur vire au bleu sable.

L’ambre uni (non tabby) conserve de fortes marques tabby fantômes à cause de l’extension des bandes de phaeomélanine. Ce marquage fantôme peut être prononcé au point de donner l’impression que les lunettes et le menton blancs caractéristiques du tabby sont présents, mais leur teinte trop jaunâtre met rapidement la puce à l’oreille. Signe distinctif : l’uni conserve généralement des traces noirâtres autour de la truffe, ce qui lui vaut le surnom de « gueule noire ».

 

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Norvégien ambre self de la chatterie Fabulous - Raymonde Harland

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Les éleveurs français ont rapidement manifesté leur intérêt envers la couleur ambre. La thèse du Dr Marc Peterschmitt a notamment contribué à sa popularisation. Aujourd’hui, elle continue de se développer, même si les débuts présageaient d’une progression plus rapide qu’à l’heure actuelle.
 

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Pour plus d'information sur le Norvégien ambre, je vous invite à consulter le site de référence en la matière :

>​ http://norvegienambre.e-monsite.com/pages/ambre/les-differentes-caracteristiques-de-la-robe-ambre-2.html

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Le russet

Le premier chat Russet connu est une femelle Burmese du nom de Molly née en 2007, en Nouvelle-Zélande. Il fallut attendre 2016 pour que le célèbre laboratoire UC Davis détermine qu'il s'agissait là d'une nouvelle mutation du gène E, même s'il s'agissait déjà d'une piste envisagée par les éleveurs de Burmese en étudiant la couleur ambre. Le ticked tabby, le chocolat et le red ont rapidement été écartés des possibilités de couleur pour la petite Molly, malgré des ressemblances partielles avec ces couleurs. Des tests sur le gène B avaient par ailleurs montré que les chats Russet ne présentaient pas de différence sur ce locus comparés à des noirs ou chocolats classiques.

La mutation se trouve principalement dans les lignées néo-zélandaises et australiennes.

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De façon similaire à l'ambre, le russet est une couleur évolutive et les sujets non agoutis gardent de fortes marques fantômes du fait de l'extension de la phaeomélanine sur le poil. Molly est née gris lavande, un peu plus foncé et plus chaud qu'un lilac, pour passer progressivement à un lilac-caramel puis à un brun chaud très orangé vers 2 ans. Les nouveaux-nés russet tabby sont très similaires aux tabby classiques, si ce n'est que les pattes et la queue sont déjà plus claires, avec des coussinets et une truffe pâle qui virera au rose vif.

Le ventre, les pattes, le dessous de la gorge et le visage sont d'une couleur plus claire (ivoire chaud chez le chaton puis plus roux chez l'adulte) et plus uniforme que le dos, les flancs et le dessus de la tête et du cou, qui ont un aspect tiqueté de brun clair, à la façon d'un puma. La couleur est au plus sombre autour de la colonne vertébrale, où elle forme une sorte de fine selle de cheval.

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Puisque la mutation reste différente de celle associé à l'ambre, le mécanisme de progression de la phaeomélanine n'est pas tout à fait le même, avec une évolution de la couleur plus lente. D'autre part, le chocolat, le lilac, le cinnamon et le fawn n'étant pas reconnus chez le Norvégien, il est techniquement impossible d'observer l'interaction de l'allèle e avec les différents allèles de la série B, alors que ces couleurs existent chez le Burmese. Mais le Burmese étant une race de robe sepia, il s'agit aussi de faire des mariage tests avec des chats unis pour observer le russet chez les selfs. Les éleveurs de Burmese continuent d'étudier ces différentes variétés.

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